Le chemin

Le chemin

Tu marchais à mes côtés,

Ma Tarasque apprivoisée,

Dans toutes mes victoires et mes défaites,

Ma belle et sombre bête.

Comme au rythme des tambours de guerres,

Tu redressais ta tête fière,

Comme au son des arbres se balançant,

Tu posais sur moi ton regard confiant.

Tu faisais peur aux imbéciles,

Alors que tu étais docile,

Et te couchais aux pieds des enfants,

Comme un chat caressant.

La tête posée sur mes genoux,

Tes yeux n’en étaient que plus doux,

Quand je ravalais mon chagrin,

Dans mes nuits solitaires et sans fin.

Tu marchais toujours avec moi,

Quand le soleil était là,

Quand le meilleur succédait au pire,

Ta gueule dessinait un sourire.

Mon adorable Cerbère,

Qui m’éloignait de l’Enfer,

En me protégeant de moi,

Autant que des autres parfois.

L’implacable biologie nous a rattrapées.

Belle jusqu’au bout dans ta dignité,

Au milieu des étoiles filantes, tu t’es endormie.

Nous étions deux à te pleurer, cette atroce nuit.

Tu marches toujours dans mes pensées,

Dans les précieux instants qui me sont accordés,

Pour le reste de ma vie, joies et peines,

Ta mort donne du sens à celle-ci, ma chienne.

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