Le prix des belles choses
Je fais naître des centaures avec mes mains
Et j’admire des licornes dans la brume
Je suis consciente de la beauté des matins
Et de la majesté fantastique de la Lune
Je paie le prix de voir le jour en couleurs éclatantes
La solitude m’est une taxe toujours obligatoire
Une dime sur le fait d’être involontairement différente
La création qui est en moi contre un rejet sans espoir
Malgré ma fuite dans les rêves loin de la bêtise
Je n’ai jamais pu sortir de la cour de récréation
Où les plus forts dictent la norme et tyrannisent
Ceux qui leur paraissent être des abominations
Alors je paie la note de ces mots nés dans ma tête
Qui me donnent le bonheur d’un chant continu
De me sentir vivante et vibrante de tout mon être
Et de ressentir le monde de manière absolue
J’assume le mépris qui enlaidit vos visages
Quand je reçois la blessure de votre vision de moi
Je me replie au plus profond de mes rivages
Et ma mer intérieure me lave de vos crachats
Je retiens ma part d'enfance et laisse couler mes pleurs
Je préfère ce torrent en moi qui sculpte mes sensations
Que la pierre glacée et froide de votre cœur
Rire de moi étant votre seule émotion
Moquez-vous. Soulagez vos frustrations et votre néant
Soyez malveillants ou ignorants, sournois ou hostiles
Gambadent peintures danse et mots dans mon émerveillement
Dans ma joie d'enfant vous me nommez personne trop fragile.
Pour les rares et vrais amis, pour les si belles carrières
Pour ma liberté et pour ma rencontre miraculeuse avec lui
J’accepte d’être le bouc émissaire, la laide étrangère
Car pour tout ce que vous n’avez pas,
Je paie avec la plus grande joie
L’âme sœur, l’homme de ma vie
Je paie le prix.